Renforcement génétique de la population du N-O du PNM (maj!)

Bonjour les amis du forum !

Du 17 avril au 24 juin 2006, je pars en stage universitaire (IUT Génie biologique) dans le Parc national du Mercantour.
Mon sujet concerne le confortement génétique de la population de bouquetin du Nord-Ouest du Parc National du Mercantour.
Je crois qu'on avait déjà parlé de ce sujet dans ce forum il y a quelques temps.

Cette population (entre Ubaye, Haut-Verdon, Haut-Var et Haute-Tinée) est en effet très faible génétiquement et pour augmenter sa variabilité génétique, il a été décidé de relâcher une vingtaine de femelles en tout, issues de populations plus riches du nord des Alpes.
L'année dernière, 10 femelles de Belledonne (Isère) ont été réintroduites dans le Haut-Var.
Cette année, 11 femelles de Vanoise (Tarentaise et Maurienne) seront relâchées.
Mon rôle sera de participer aux captures, aux lâchers, puis au suivi de ces animaux relâchés. Aussi, je collecterai des crottes en vue d'analyses génétiques (notamment les individus qui seront nés cette année, du rut de 2005, entre femelles réintroduites et mâles locaux).

Voilà donc.
Je tenterai de vous donner le plus souvent possible des infos (avec photos !!!) de cette opération, via ce forum et le site web.

@ bientôt tout le monde !

Salut

Et bien ça à l'air bien sympa ton stage.
Moi cette année finie les bouquetins, je suis en stage au PNR des ballons des Vosges et je bosse sur les oiseaux et insectes des prairies. Je pense quand même aller voir les bouquetin suisse un de ces 4.
Tiens nous au courant.

A plus

Rémi

Salut
Es ce que les dates sont connus pour les captures ? Ca devrait être début mai ?

Sinon lundi de paques, à St martin la Porte, encore une cinquantaine de bouquetins en bas. Si tu vas capturer des bouquetins en Maurienne prends 5 min pour passer voir cette carrière qui est à 200 m de l'autoroute...et un balbu en migration.

Stéphane

salut mathieu
je viens de tomber sur un reportage sur TF1 au JT sur le sujet... je n'ai vu que la fin, mais j'ai cru comprendre que les lachers avaient commencés : tiens-nous au jus !
A+

Bonjour tout le monde,

Je viens de rentrer vendredi soir de cette semaine de capture en Vanoise.
Les captures et les lâchers se sont très bien déroulés.

11 étagnes ont donc été capturées : 8 à Champagny-en-Vanoise (2 lundi, 4 mardi, 2 mercredi) et 3 à Aussois (3 jeudi).
Les animaux ont été transportés de nuit, en bétaillère, jusqu'au Ils ont ensuite été lâchés vers 8-9 heures sur le site de lâcher : la vallée du Bachelard en Ubaye (près de Barcelonnette).
J'ai donc assisté aux captures : tout ce qui est organisation des captures, logistiques, planification.
Car il y a du monde : 2 tireurs, 2 à 3 vétos, des porteurs, manipulateurs ...
Au total, une quinzaine de personnes, des Parcs nationaux de Vanoise et du Mercantour.

J'ai également effectué un transport de nuit en bétaillière avec un vétérinaire, et j'ai donc assisté à un lâcher également.

J'ai beaucoup de photos en stock ! Je vous en ferai profiter dès que j'aurais un petit peu de temps.

Maintenant, mon travail consistera à suivre les animaux par télémétrie.

Voilà !
@ bientôt tout le monde

Bonjour tout le monde,

Quelques nouvelles donc !

Le suivi des Bouquetins relâchés a débuté il y a deux semaines environ dans la vallée du Bachelard (secteur de l'Ubaye, nord du PN du Mercantour).
La priorité pendant ces premières semaines est de localiser très vaguement les animaux. En gros, savoir si toutes les étagnes sont présentes et, sommairement, dans quelles zones elles se situent : sur le site de lâcher, un peu plus en amont dans la vallée, un peu plus en aval, à l'ubac ...
Mais surtout, ne pas chercher à leur "courir après", afin de préserver leur tranquilité après ce moment de stress qu'a constitué la capture et le transport.
Après les naissances, on cherchera plus précisément à savoir où elles se trouvent et si elles ont eu des petits.

Par ailleurs, élément très intéressant, des analyses de progestérone ont été réalisées lors de la capture pour chacune des 11 femelles. Les résultats devraient être connus bientôt.
Elles permettront de savoir si les étagnes étaient gestantes lors de leur capture.
On pourra alors voir si toutes les étagnes gestantes lors de la capture ont eu un petit cet été. Si non, ce pourrait être la preuve que le stress (capture, transport) a été à l'origine de l'avortement de certaines femelles.

Le bilan de ces deux semaines : toutes les étagnes sont captées télémétriquement.
Toutes sont également sur le site de lâcher, à part peut-être une bien plus en aval.
La présence de nombreux congénaires est certainement à l'origine de ce cantonnement immédiat. Cela avait déjà été noté l'an dernier, lors du lâcher de 10 femelles de Belledonne dans cette même population, mais sur les noyaux de Roche Grande (haute vallée du Var) et des Tours du lac d'Allos (haute vallée du Verdon).

Au cours de suivi, j'ai tout de même pu observer 3 étagnes marquées, très facilement reconnaissables à leurs colliers et boucles de couleur (!!!), à longue distance.
Ethologiquement, il est intéressant de constater que ces individus ne sont pas encore totalement intégrés aux hardes du site.
La première, observée mardi 9 mai, broutait en limite de barre, à quelques centaines de mètres d'un petit groupe de 4 (2 femelles et 2 jeunes mâles).
La seconde, observée jeudi 11 mai, broutait elle aussi seule, dans un vaste éboulis gazonné, à une centaine de mètres d'un groupe de 17 bouquetins (mâles, femelles adultes et jeunes). Elle a néanmoins été rejointe ensuite par une éterle.
Enfin, la troisième, observée jeudi 11 mai aussi, n'étaient pas totalement seule : elle était avec 2 autres animaux : un jeune mâle et une jeune femelle (2-3 ans). Cependant, elle ne fesait pas partie d'une grande harde.

Bon voilà, je crois que j'ai tout dit !
Si des questions, n'hésitez pas.
Je me ferai un plaisir de répondre si j'y arrive (c'est pas dit !).
Sinon bien sûr, j'ai pu faire des tas d'observations de bouquetins (notamment sur le comportement) et du reste de la faune alpine (chamois, marmottes, aigles royaux, tétras-lyre, bartavelles, passereaux de montagne ... et même un blaireau ! Par contre, toujours pas de loup ni de gypa )

A notre époque, les vétos avait fait des echographies pour savoir les étagnes étaient portantes : es ce que la méthode a changé ?

Stéphane

Dernières nouvelles : avec l'approche des naissances, les étagnes gambadent et font des kilomètres !
3 étagnes ont ainsi "disparu" de la vallée du Bachelard.
Il est probable qu'elles aient suivi un groupe d'étagnes qui a franchi la vallée pour celle de la Tinée ou du Var.
Les agents de ces secteurs vont tâcher de les retrouver !

Pour ce qui est des analyses, effectivement la méthode a semble-t-il changé puisqu'aucune échographie n'a été réalisée pour cette opération 2006.
Seul le dosage de la progestérone contenue dans les analyses de sang permettra de dire si les femelles étaient gestantes ou non lors des captures.

@+

Mathieu

salut
je pense que les analyses de progestérones ont toujours été le moyen utilisé pour savoir si les femelles sont gestantes ou non... peut-être car plus efficace que les échographies.... ou au moins plus faciles à mettre en oeuvre.
En tout cas, pour les réintroductions du royans en 2000 et 2002, c'est bien sur les analyses que les vétos se sont basés pour savoir si les femelles étaient gestantes ou non, malgré l'utlisation de l'échographie.

Bonjour

Mon stage s'est terminé vendredi dernier. Tout s'est bien passé !

Concernant les 11 femelles équipées d'un émetteur, au 23 juin 2006 : 6 sont toujours présentes dans la vallée du Bachelard (zone de lâcher) mais 5 l'ont quitté (provisoirement ?).

Toutes celles qui l'ont quitté sont parties vers le nord-est.
- 2 se trouvent à une dizaine de kilomètres, dans l'ensemble "vallon de Granges Communes - vallon des Sagnes".
- 2 se trouvent à une vingtaine de kilomètres sur la crête frontalière entre le vallon du Lauzanier (France) et de Puriac (Italie).
- 1 enfin se trouve entre les deux, approximativement dans le vallon intermédiaire de Pelouse.

Concernant les mises-bas maintenant, les analyses de progestérone ont montré que 5 ou 6 femelles étaient pleines lors des captures. Une femelle est considérée comme gestante avec un taux supérieur à 6 ng / mL de sang.
5 avaient un taux supérieur. Une autre avait un taux très légèrement inférieur (5,7).

Et bien, j'ai pu observer deux étagnes marquées depuis début juin : toutes deux étaient suitées ! L'une avait un taux de progestérone très fort (10 environ), mais l'autre était celle avec un taux à 5,7.

Voilà donc.
Opération très positive puisque :
- 2 mois après les lâchers, aucun cas de mortalité n'a été constaté.
- toutes les femelles sont localisées.
- 6 cabris sont susceptibles de naître de ces 11 femelles en 2006.

@ bientôt

PS : je mettrai peut-être mon rapport de stage en ligne sur le site.