salut à tous
voici un texte rédigé en 2003 par les membres du Groupe Chamois Drômois (CORA et FRAPNA) sur les impacts qualitatifs de la chasse sur la faune sauvage (référence : Observatoire Drômois de la Faune Sauvage, Groupe chamois, CORA Drôme - résultats du comptage de chamois des gorges de l'Aygues, novembre 2003) :
[/quote]Note technique sur l’aspect qualitatif de l’impact de la chasse
sur la faune sauvage.
Les biologistes de terrain découvrent chaque jour un peu plus, que l'impact de la chasse sur la faune sauvage ne doit plus être perçue simplement sous le seul aspect comptable (l’effectif de telle espèce est de tant d’individus, les chasseurs en tirent tant et il en reste donc tant — plans de chasse). Cette approche simpliste, qui a servi de base à la gestion de la faune sauvage chassable durant tout le vingtième siècle, est désormais dépassée ; en matière de protection de la nature, elle mène à une impasse.
Le chamois sauvage possède une distance de fuite courte et ceci tout à fait naturellement (Ce comportement peu farouche est génétiquement programmé ; il est dû à la stratégie de fuite des chamois devant les prédateurs ; stratégie qui ne consiste pas obligatoirement à courir, mais à s’enrocher…). Ce qui n’est pas naturel, pour un chamois, c’est de fuir à 200 ou 300 m. La chasse élimine en priorité les chamois qui ont un comportement naturel et au bout de quelques années, par sélection régressive, seuls les chamois très farouches survivent à la pression de chasse.
L’impact QUALITATIF de la chasse se révèle au moins aussi important que le seul impact, en termes de tableau de chasse.
Ces modifications de comportement de la faune sauvage, induitent directement par la chasse, entraînent des baissent importantes des succès de reproduction (stress, réduction des domaines vitaux, décantonnement, élimination d’individus en phase de reproduction…) ; sans compter qu’ils empêchent les observations rapprochées d’animaux peu farouches, les seules observations qui intéressent le grand public non-chasseur qui représente plus de 95 % des citoyens.
Toutes les observations menées dans les grandes zones naturelles NON-CHASSEES en France comme ailleurs (Réserves naturelles et parcs nationaux sans chasse) montrent que le contact répété et rapproché du public avec la faune sauvage n'induit pas de modification notable du comportement naturel des animaux et, qu'en particulier, les distances de fuite restent généralement faibles sur une population animale toujours sauvage (évidemment) mais calme (les exemples abondent en Europe, Afrique, en Asie, aux Etats unis…).
Il en va autrement dans toutes les zones chassées, ou tous les animaux les moins farouches ont été éliminés et où ne survivent que les individus les plus méfiants, les seuls qui, grâce à leur distance de fuite importante, ont une chance d’échapper au tir.
Le développement d'un tourisme nature sur ces populations sélectionnées artificiellement par la chasse peut s'avérer particulièrement néfaste en augmentant le stress des animaux. Dans ce cas, ce n'est pas l'observation par le public de la faune qui est en cause, mais la chasse qui a sélectionné une population animale très sensible au stress… Ce point d'éthologie est fondamental, en particulier pour les oiseaux d’eau et les grandes espèces comme les ongulés.
[quote]