obs dans le vercors-royans

Salut, voici des news des ibex du Royans ; observation du 12/11/04 : 2 groupes, toujpurs sur le plateau (commune de St-Julien) au-dessus du hameau de vézor (commune de châtelus)
- femelles violet-violet et jaune-droit, en compagnie du mâle jaune-jaune, avec quelques attitudes de rut.
-mâle violet droit, isolé

Une excellent nouvelle : JP Choisy a observé ce jeudi 11/11/04 sur le mont Barret 5pont-en-Royans) une femelle (vert-jaune) avec 1 cabri ! il s'agit de la 2ème naissance en nature dans le Royans, après celle observée cet été dans le cirque du Bournillon ; également observés ce même jour, à proximité de ces 2 individus : femelle rouge-vert et mâle rouge-vert, avec également des attitudes de rut !
A +

Effectivement : il s'agit de bonnes nouvelles concernant cette petite population.
Par ailleurs, les observations étant très difficiles à effectuer en ce milieu fermé, il est probable (et presque sûr) que d'autres naissances aient eu lieu.

En tout cas, il est plaisant de constater que le bouquetin s'adapte à un nouveau biotope que l'on n'imaginait pas jusque là mais qui pourtant lui correspond autant que les alpages de haute montagne !

N'hésite pas à nous donner plus d'infos sur les bouquetins du Royans, du Vercors et des Alpes en général.

Une petite question?
- A quelle altitude vivent les bouquetins du Royans?

Merci,
Yvan

il vivent a basse altitude le sommet des gorges tourne autour des 1000 mètres si ils s'éloignent un peu ils tombent sur des crètes a maxi 1600 pas plus (au dessus de st julien) secteur qu'il apprécient pas mal...
au delas c'est un autre vercors,d'autres altitudes...
apparament au moins un a migré pour cet autre vercors et j'ai l'intime conviction que d'autres le feront...
je pense (sans réel fondement, je me trompe surement) que le bouquetin est fait pour vivre plus haut que ça notament en été...
pourquoi l'été on les trouves à 3000 quand ils ont la possibillité d'y aller ?
j'ai déjà vue des vieux males solitaires en fond de vallée en été mais ça ne m'ai arrivé que deux fois je dirais que ça fait du 2/1000 .
(une fois au fond des gorges d'archiane et une autres dans belledonne).

bref dites moi que je me trompe et que tout vas bien pour eux

Oui effectivement tu te trompes. Le bouquetin n'a pas besoin d'hautes altitudes pour être bien. Il monte souvent trés haut, mais c'est (entre autre) pour ne pas être dérangé. Il y a des mâles et des femelles qui passent l'été à St Michel de maurienne à 700/800 m juste au dessus de la route nationale et de l'autoroute au lieu-dit "Sur le Poingt". On peut les observer toute l'année car ce coin est orienté au Nord (donc au frais) et à basse altitude (donc pas ou peu de neige). Il y a aussi un site similaire à Orelle (73) à quelques 4/5 km de St Michel.
Le fait de voir des bouquetins à basse altitude "géne" souvent les gens qui connaissent mal le bouquetins ou qui ont l'habitude de les voir dans les parcs nationaux (comme les proffessionels de ces parcs...). Mais il se plait trés bien à basse altitude du moment qu'il ait des falaises. Je crois (si ne me trompe pas) qu'il vivait jadis dans les calanques...
Donc les exemples ne manquent pas : Royans (26/38), Archiane (26) où les bouquetins sont trés souvent vers 1500/1600 m tout l'été, St Michel (73), Orelle (73), Le Creux du Van (en Suisse).
Si quelqu'un à d'autres exemples...
Stéphane

Effectivement, je sais qu' "Albertus" n'est pas très enthousiaste vis-à-vis de cette réintroduction, pour en avoir longuement discuté avec lui !

Ceci dit, son septicisme est légitime : jusqu'à présent, on ne trouvait des Bouquetins que dans les hautes altitudes.
Mais on s'est aperçu entre temps (par des restes d'ossements notamment) que les bouquetins pouvaient vivre beaucoup plus bas et que la seule constante à son habitat, c'est : LES FALAISES !

Stéphane signale à juste titre des exemples où des Bouquetins vivent "naturellement" (sans qu'ils aient été relâchés) à basse altitude dans les Alpes (Vercors, Maurienne ...).
D'ailleurs, ce phénomène s'observe également avec le chamois : on le prenait pour une espèce montagnarde au sens strict du terme, or des nombreux individus sont en train de franchir naturellement la vallée du Rhône pour coloniser la bordure orientale du Massif Central (Lozère et Ardèche) et certains sont déjà installés, naturellement aussi, sur les premiers contreforts drômois, à très basse altitude...

Enfin, effectivement, 2 individus relâchés en Royans se sont installés durablement sur la bordure orientale et méridionnale du massif. Cependant, ceci est plus dû au grégarisme de l'espèce plutôt qu'à une recherche de hautes altitudes. Mais ce phénomène s'observe partout où des réintroductions ont lieu à faible distance d'une population établie : en Mercantour par exemple, de nombreux bouquetins relâchés en Haute-Ubaye (beaucoup plus que les deux bouquetins du Royans) sont partis faire un tour du côté du Queyras (où vit une population d'Ibex) et de l'Itale. Certains s'y sont installés durablement. Pourtant, la haute-Ubaye correspond entièrement à l'image classique que l'on se fait de l'habitat de l'Ibex : de grands versants rocheux exposés au sud...
Et puis, pour en revenir au Royans, le reste de la population n'a pas migré mais s'est désormais sédentarisé, avec d'ailleurs quelques naissances !
Bref, cette expérience positive offre de nouvelles perspectives : Gorges de l'Eygues (Baronnies), Gorges du Verdon, voire Calanques (mais pour avoir discuté avec un garde du Mercantour, le Bouquetin ne retrouvera vraisemblablement jamais les Calanques - non pas que le milieu ou le climat soient défavorables mais car la présence humaine est trop forte.)

En tout cas, c'est bien que les avis différents puissent être échangés.
Pour finir, je vous conseille à tous de visiter le magnifique site web d' "Albertus", un montagnard et photographe accompli ==> www.refletsdenature.com

@ bientôt

Mathieu

Autre exemple aussi : la colonie de La Roche, en Valbonnais...

Citation :

Effectivement, je sais qu' "Albertus" n'est pas très enthousiaste vis-à-vis de cette réintroduction, pour en avoir longuement discuté avec lui !

mort de rire

Citation :

Mais on s'est aperçu entre temps (par des restes d'ossements notamment) que les bouquetins pouvaient vivre beaucoup plus bas

je veux bien mais ils datent de quand ces osements ?
le climat était il le même ?

Citation :

un montagnard et photographe accompli

merci pour le coup de pub mais je dirais juste passioné...

Citation :

Autre exemple aussi : la colonie de La Roche, en Valbonnais...

tu peux develloper ?

Salut,
il faut savoir que l'altitude n'est pas un facteur écologique au sens stict du terme, c'est à dire qu'il n'entre pas en compte dans la distribution des espèces, contrairement aux précipitations, expositions, ensoleillement...
Quelques exemples : sur un même montagne, à une altitude donnée la végétation sera différente selon que l'on se trouve sur le versant Nord ou le sud ; le bouquetin ibérique (Capra pyreneica), proche cousin de l'ibex alpin, se retrouve du niveau de la mer méditerranée à des sommets de plus de 3000 m (Sierra nevada, et autrefois Pyrénées) toujours à condition qu'il y ait des sites rocheux pentus, verticaux... Mathieu a cité les chamois, on peut en faire de même pour le cerf, chevreuil, sangliers, loups, vautours, aigles, Grand-duc, pic noir... Si on rencontre des espèces uniquement en altitude en France, c'est uniquement parcequ'elles y trouvent les conditions nécessaire à leur survie donc au maintient de l'espèce, comme le Lagopède par exemple, que l'on retrouve à basse altitude plus au nord....

Pour en revenir au bouquetins du Royans, une chose toute bête : si le site ne leur convenait pas (végétation, chaleur,...), ils auraient très bien pu partir (comme l'ont fait 2 d'entre eux ; comme l'ont fait les bouquetins réintorduits dans les années 70 je crois dans la partie nord-est du parc des Ecrins, qui ont migrés pour former aujourd'hui la population des Cerces) ; au contraire, une grosse majorité est restée sur les lieux, et même si la reproduction tarde à se mettre en place, les dernières observations tendent à montrer que ce blocage pourrait bien être en train de résorber ; Pourquoi des populations n'arrivent pas à se développer dans les Grandes Alpes (Arandellys et Contamines-Montjoie dans le massif du Mont-Blanc par exemple) ??? le milieu montagnard est loin d'être un eden pour les ibex, surtout lorsqu'il n'offre pas les conditions nécessaires minimales au dévellopement de l'espèce ; donc, avant de tirer des conclusions hâtives, il faut patienter quelques années, observer, noter les comprtements... et interpreter tout ça, la tête froide, en laissant de côté nos vieux principes du 16ème siècle et les vielles traditions débiles comme le dirait Renaud....
Bonne journée

Ainsi donc, toi aussi, tu es fan de la chanson "Hexagone" de Renaud. Bienvenu au club !

Plus sérieusement :

Comme tu le dis, des migrations ont lieu parfois, de sites où l'espèce a été réintroduite mais qui ne conviennent pas à l'espèce, vers des sites proches beaucoup plus accueillant. Il faut néanmois signaler que ce n'est pas le cas du Royans où seuls 2 Bouquetins ont migré sur la quarantaine relâchée.

Tu as bien fait de citer le cas du nord-est du PN des Ecrins. Effectivement, en 1959 et 1960 quelques individus ont été lâchés en rive droite de la Guisanne, dans l'actuelle Réserve Naturelle des Pics de Combeynot. Ce massif étant en grande partie située à l'ubac, les bouquetins ont migré vers le versant opposé, dans le massif calcaire des Cerces exposé à l'adret. Actuellement, ils y sont 250-300 et toujours aucun à Combeynot (pas fous les Ibex !)

En tout cas, l'expérience actuelle du Royans ne fait qu'attiser mon "rêve" : assister au retour du Bouquetin dans "mes" Gorges du Verdon !